Dans ma ville – Jicé

Critique de l’œuvre « Dans ma ville » de Jicé  (100 x 100 cm)

L’œuvre expose une vision architecturale à la fois majestueuse et onirique d’une ville moderne, baignant dans une lumière douce et diffuse. En premier abord, on remarque immédiatement les structures monumentales qui se dressent à la verticale avec une utilisation audacieuse de la perspective plongeante. Jicé, fidèle à son esthétique industrielle, propose ici un paysage urbain où les bâtiments et les ponts métalliques se rencontrent dans une composition harmonieuse.

Les nuances dominantes de bleu, de beige et de gris, ponctuées par des touches de rose et de doré adoucissent l’ensemble. Ces couleurs créent une atmosphère presque irréelle, où l’urbanité rencontre une forme de douceur rarement associée aux paysages industriels. Le choix du bleu, en particulier, pour représenter les structures métalliques, donne à ces formes une légèreté inattendue malgré leur solidité architecturale.

La technique de l’huile sur toile est ici exploitée pour jouer avec les textures et les surfaces. Jicé superpose habilement des couches de peinture, recherchant parfois la transparence. L’ensemble donne l’impression que certaines parties de la ville sont en train de disparaître dans le brouillard, tandis que d’autres surgissent en pleine clarté. Le contraste entre les lignes précises des bâtiments et les zones plus abstraites des reflets ou des ombres crée une dynamique visuelle.

La composition du tableau évoque un environnement urbain transformé par le regard poétique de l’artiste. Le pont métallique au premier plan semble inviter le spectateur à entrer dans cette ville, à explorer ses espaces cachés et à se perdre dans ses recoins. L’absence de figures humaines  confère à l’œuvre une certaine mélancolie, comme si Jicé cherchait à montrer une ville silencieuse.