Lac 2 – Stella de Belligny

Analyse de l’œuvre

« Lac 2 », une œuvre de la collection « Papier de Chine » par Stella de Belligny, incarne une fusion harmonieuse de textures. Cette toile de 80 sur 100 cm, réalisée avec des collages de papier de Chine, de soie et d’encres, témoigne de l’engagement de l’artiste à explorer la matérialité de son art et à établir une connexion tactile avec la surface de la toile.

1. Texture et matérialité :
Le tableau se distingue par sa richesse texturale, un résultat des collages de papier de Chine et de soie qui constituent la surface de la toile. En privilégiant le déchirement à la découpe, Stella de Belligny introduit un élément de spontanéité et de naturel dans son processus créatif. Chaque pli et chaque relief créé par ces papiers apportent une dimension tactile à l’œuvre, incitant le spectateur à imaginer la sensation du toucher. Ce procédé, qui s’apparente plus à une approche artisanale ou sculpturale qu’à une peinture traditionnelle, souligne l’influence de l’artiste Franco-Chinoise Li Chevalier, avec qui elle partage un intérêt pour la matérialité et les techniques de collage.

2. Usage des encres et palette de couleurs :
L’utilisation d’encres permet à Stella de Belligny de jouer avec des nuances subtiles de brun, de beige et de blanc cassé, évoquant les paysages sereins et les étendues calmes d’un lac au crépuscule. Les encres apportent une fluidité et une transparence qui contrastent avec la texture plus dense du papier, créant ainsi un équilibre visuel entre profondeur et légèreté. Cette palette terreuse et apaisante invite le spectateur à un moment de contemplation, évoquant des images de paysages silencieux et introspectifs, un reflet de la nature dans sa forme la plus pure.

3. Composition et Atmosphère :
L’œuvre présente une composition horizontale qui évoque la quiétude d’un horizon lointain, avec des lignes qui semblent se fondre dans le flou de la distance. Cette approche minimaliste de la composition permet à la texture et aux nuances subtiles de devenir les protagonistes de l’œuvre. Le liseré blanc encadrant la toile accentue cette sensation d’ouverture et d’espace, créant une transition douce entre l’œuvre et l’environnement du spectateur, comme si l’œuvre elle-même se fondait avec son cadre.

En créant une œuvre où le médium n’est pas seulement un outil, mais une partie intégrante du message, Stella de Belligny réussit à établir une connexion sensorielle avec le spectateur. Le contact direct avec les matériaux et une texture tangible font de cette pièce une expérience non seulement visuelle, mais aussi tactile et émotionnelle. Le choix des matériaux et des techniques invite à une réflexion sur la nature éphémère et fragile des paysages, et sur notre propre relation avec les environnements naturels et notre monde intérieur.