Devise
l’art et la dépression
L’art thérapie a mis en lumière les relations qui existent entre l’art et la santé mentale. C’est notamment le cas pour la peinture thérapie qui est l’un des axes majeurs de cette discipline.
Pour beaucoup, un artiste est par définition un artiste dépressif. Il puise son inspiration dans sa dépression. Cette image est encore vivace dans de nombreux esprits, mais elle est en grande partie fausse. Cette rubrique “art dépression” tente d’éclairer ce sujet.
Je me sens nerveux ces derniers temps. Je n’arrive pas à dormir et j’ai l’impression de passer à côté de ma vie. Je dois prendre du recul et prendre le temps de réfléchir.
Beaucoup d’entre nous se posent ou se sont posé ce genre de questions en traversant un épisode de déprime. Cependant, ils n’en sont pas pour autant dépressifs. La dépression n’est pas un mouvement d’humeur. C’est un désordre psychique et physiologique qui n’est pas lié à la volonté comme on le pensait auparavant. C’est un trouble de santé mentale qui provoque une tristesse extrême, un désespoir et une perte d’intérêt pour la vie en général. Un traitement est nécessaire pour la guérison. L’art a donc toute sa place dans ces disciplines alternatives. L’art et la dépression avancent souvent ensemble.
Les artistes s’inspirent de leurs expériences personnelles pour créer de l’art depuis aussi longtemps que l’art existe. Par exemple, Vincent Van Gogh a fréquemment utilisé les couleurs jaune et vert pour symboliser l’espoir dans ses peintures. Il a traduit à sa manière une lutte intérieure.
Les disciplines comme la sophrologie et l’art-thérapie qui se décline en peinture-thérapie et d’autres spécialités comme la sculpture-thérapie peuvent aider les personnes en état dépressif léger. Ces méthodes sont largement préférables aux injonctions du genre : ne te laisse pas aller, tu dois bouger maintenant, un peu de volonté, voyons ! Dans les cas légers, elles sont capables de remplacer avantageusement les antidépresseurs. Il est à signaler que ces pratiques, pour des cas plus avérés, ne se substituent pas aux traitements de médicaments antidépresseurs ou à une prise en charge en psychothérapie. Elles ne peuvent qu’accompagner les personnes qui vivent des épisodes de dépression.
La dépression, un mal du siècle
En mai 2020, 13,5 % des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France ont déclaré des symptômes et des épisodes de leur vie évocateurs d’un état dépressif, une proportion en hausse de 2,5 points en comparaison à 2019. (DREES, Études & Résultats, 1186),
La dépression peut avoir un impact sur la santé et sur de nombreux domaines de la vie d’une personne, notamment le travail, les relations et les performances scolaires. Ces troubles qui affectent la perte de sens à sa vie, des humeurs changeantes, le sentiment de l’inutilité ne sont pas anodins. Un petit traitement pris rapidement après le constat des troubles corrige rapidement l’état dépressif. Le risque de voir s’installer une dépression chronique s’éloigne.
Le terme a été popularisé par la psychanalyste américaine Silvia Roth qui a inventé cette expression dans son article « Dépression nerveuse » en 1958. Elle a basé sa théorie du terme sur les travaux du psychiatre autrichien Richard von Krafft-Ebing et du neurologue allemand Kurt Goldstein.
La dépression, une maladie du siècle, est devenue chronique dans les pays développés. Elle touche plus de 300 millions de personnes dans le monde.
Les facteurs à l’origine de la maladie sont mal connus. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre. Ils se matérialisent généralement par une humeur maussade, une perte d’intérêt pour des activités qui étaient auparavant agréables, des sentiments de culpabilité ou d’inutilité et des pensées sur la mort ou le suicide. C’est donc un problème de santé publique qui est pris très au sérieux dans les pays occidentaux.
Longtemps considérées comme un trouble lié à un manque de volonté, de récentes découvertes en ce domaine, ont mis en évidence des problèmes physiologiques. Combien de médecins et de proches des patients ont culpabilisé les personnes dépressives. De nouveaux médicaments assez efficaces sont apparus. Cependant, la chimie ne peut pas tout et une prise en charge en psychothérapie reste essentielle pour la guérison.
Il existe plusieurs stades de la maladie. Parfois, de simples méthodes alternatives réduisent fortement les symptômes. L’art vu dans tous ses domaines est un vecteur puissant de plaisir. À ce titre, il est couramment utilisé en thérapie douce.
Comment la pratique artistique améliore un état dépressif
La dépression peut être difficile à comprendre, et encore moins à traiter. C’est un trouble mental qui affecte la façon dont les personnes pensent, ressentent, et agissent. La dépression est capable d’affecter les personnes de tout âge, race, religion ou niveau de revenu. Le risque n’est pas négligeable.
Saviez-vous que pratiquer une activité artistique peut aider à lutter contre le risque de la dépression ? Certaines personnes y trouvent une amélioration. C’est un bon moyen d’exprimer ses pensées et ses sentiments, et d’oublier un peu ses problèmes.
Il existe de nombreuses conduites pour gérer les symptômes de la dépression, notamment par les arts plastiques, dont le dessin, la peinture, ou bien la sculpture. C’est l’art-thérapie.
Si vous êtes diagnostiqué comme vraiment dépressif, ne vous lancez pas seul dans cette aventure. Faites-vous conseiller par un thérapeute qui pourra contrôler les effets produits sur votre mental.
Pour des troubles légers, la pratique de l’art en thérapie pourrait vous être utile. Il existe des art-thérapeutes diplômés qui agissent dans le cadre des institutions, mais des artistes ayant suivi un cursus de formation en art-thérapie pourraient aussi vous être d’un grand secours.
Une création artistique assumée
La dépression est une maladie mentale qui affecte des millions de personnes dans le monde. Les artistes n’en sont pas exempts. Des études menées dans de divers pays ont mis en évidence un lien entre dépression et talent artistique. Cette affection est l’un des différents troubles mentaux qui participent paradoxalement à l’inspiration en art.
Les artistes qui s’identifient comme dépressifs dans leur création sont plutôt rares. Parce que vivre une dépression est une épreuve qui affecte son parcours de vie, il est difficile de franchir le pas d’un constat assumé.
Certains artistes luttent contre la dépression, tandis que d’autres l’utilisent comme un carburant de l’esprit.
Les peintres souffrant de dépression majeure font rarement preuve de plus de créativité que les artistes qui ne souffrent d’aucun trouble mental. Mais il y a des exceptions : Francis Bacon, Rita Ackerman, et d’autres artistes ont exprimé ce mal-être avec du génie.
Matilda Kahl*, a créé une installation qui s’intitule « États dépressifs ». Depressive States. Les spectateurs pouvaient voir en direct l’expression de sa dépression. Matilda Kahl dit… « que trop de gens sur les réseaux sociaux s’exhibent et se montent parfaits et heureux dans leur vie, et j’étais frustrée de ne pas être capable de montrer mes failles en toute conscience. »
Les artistes ont toujours été des lanceurs d’alerte et des agitateurs. Ils osent aller à contresens des modes et des opinions générales. Ce pourrait être une définition de l’artiste.
Nous espérons que cet article vous donnera l’idée de pratiquer une activité artistique pour une meilleure santé mentale ! Cependant, sachez que l’art ne peut pas faire de miracle à lui seul.
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