Quintessence – Françoise Dugourd-Caput

Critique de l’œuvre Quintessence de Françoise Dugourd-Caput

L’âme du visible dans une abstraction en fusion
Avec Quintessence, Françoise Dugourd-Caput nous convie à une plongée dans l’essence même de la forme, du geste et de la couleur. Cette œuvre de grand format (80 × 100 cm) illustre avec force sa maîtrise de la technique mixte, où l’acrylique, la peinture vitrail, l’encre et l’huile au couteau fusionnent dans une composition d’une richesse vibratoire rare. Dans cet espace lyrique, entre surgissement et effacement, affleure un profil humain à peine esquissé, comme un souvenir de figure porté par la matière.

Une abstraction incarnée
Si Quintessence relève de l’abstraction, elle n’en reste pas moins profondément habitée. Les lignes verticales qui traversent le centre de la toile, les contrastes de texture et l’apparition discrète d’un visage suggéré dans la lumière évoquent un être en formation, un souffle incarné dans la couleur. L’œuvre vibre comme une voix intérieure, comme un battement retenu entre deux épanchements.

Matière et lumière en tension
Les techniques se superposent ici sans jamais se contredire. L’acrylique structure l’ensemble par larges masses dynamiques ; les encres diffusent dans les fonds, apportant des transitions diaphanes ; la peinture vitrail insuffle une brillance inattendue, presque liquide ; et l’huile, travaillée au couteau, creuse la surface en strates profondes, à la limite du relief. Ce jeu entre opacité et transparence, entre mat et brillant, donne à l’œuvre une présence physique.

Une palette incandescente
Les couleurs sont franches, exaltées : turquoise et orange se heurtent, s’enlacent, se dissipent. Quelques tons sombres viennent ancrer la composition, tandis que les zones plus claires ouvrent une respiration vers la lumière. De délicates gouttes suspendues, comme des larmes ou des éclats de résine, accentuent cette impression d’un monde en cristallisation, en transformation permanente