Albert Marquet et le Fauvisme : Entre lumière et sérénité

Albert Marquet, né le 27 mars 1875 et décédé le 14 juin 1947, est un peintre français emblématique, proche du mouvement fauvisme et ami de longue date d’Henri Matisse.

Albert Marquet fut un artiste à la croisée du Fauvisme et d’un classicisme épuré, connu pour ses paysages urbains et maritimes baignés de lumière. Proche de Matisse, il participa au mouvement fauve, adoptant des couleurs vives et une simplification des formes, bien que son approche soit plus mesurée que celle de ses contemporains. Rapidement, il évolua vers un style plus subtil, où la luminosité et l’harmonie des compositions prenaient le pas sur l’exubérance colorée. Fasciné par les ports, les fleuves et les variations atmosphériques, il parcourut le monde, peignant des vues de Paris, Alger ou encore Venise avec une sensibilité délicate. Son œuvre, sobre et poétique, témoigne d’une recherche constante d’équilibre entre fidélité au réel et interprétation sensible de la nature.

Peinture "Berges de la Seine, Paris" (1896) par Albert Marquet montrant une scène paisible de la Seine avec des bateaux et des arbres.
"Berges de la Seine, Paris" (1896) par Albert Marquet. Cette œuvre capture une scène paisible le long de la Seine, où les couleurs douces et les formes simplifiées évoquent une atmosphère sereine et intemporelle.

Les débuts d’Albert Marquet

Marquet a commencé sa carrière artistique en s’installant à Paris en 1890 pour étudier à l’École des Arts Décoratifs, où il a rencontré Henri Matisse. Les deux artistes sont devenus colocataires et ont influencé mutuellement leur travail. Marquet a ensuite poursuivi ses études à l’École des Beaux-Arts sous la direction de Gustave Moreau, un artiste symboliste suivant la tradition romantique d’Eugène Delacroix. Dès 1898, Marquet et Matisse peignaient ensemble en couleurs pures, une approche qui deviendrait plus tard connue sous le nom de style fauve.

Albert Marquet : le fauvisme et au-delà

Les premières compositions de Marquet étaient caractérisées par une approche fauviste, avec un contrôle fin du dessin et une réponse à la lumière en intensifiant les tons les plus forts, mais aussi en voyant les tons plus faibles en termes coloristiques. Marquet, bien que peignant avec les fauves pendant des années, utilisait moins de couleurs vives et violentes que les autres, mettant l’accent sur des tons moins intenses obtenus en mélangeant des complémentaires.

L’évolution artistique d’Albert Marquet

À la fin de 1907, Marquet s’installa à Paris et se consacra, avec Matisse, à une série de vues de la ville. La différence fondamentale entre les deux artistes résidait dans le fait que, tandis que Matisse utilisait des couleurs fortes, Marquet préférait les jaunes grisés, les violets ou les bleus grisés.

Peinture d'Albert Marquet représentant une nature morte avec des poires, des pommes, un couteau et une serviette, réalisée en 1898.
Albert Marquet - Fruit, couteau et serviette (1898). Cette nature morte d'Albert Marquet, réalisée en 1898, témoigne de l'influence impressionniste dans son traitement de la lumière et des couleurs. Les fruits disposés sur une nappe aux plis dynamiques contrastent avec un arrière-plan vibrant, créant un équilibre subtil entre spontanéité et composition réfléchie.

Les voyages et l’inspiration d’Albert Marquet

Marquet a beaucoup voyagé, en Europe et en Afrique du Nord, notamment en Algérie et en Tunisie. Ses voyages lui ont permis de capturer la lumière et la vie animée des villes côtières, en particulier celles d’Alger. Il peignait souvent la mer et les navires, les lumières et la vie animée des villes, en particulier celles du front de mer. Au début du XXe siècle, Marquet a exposé dans les salons parisiens, tels que le Salon des Indépendants et le Salon d’Automne, et a participé à de nombreux événements artistiques organisés à l’étranger, par exemple en Russie et aux États-Unis.

L’héritage d’Albert Marquet

Aujourd’hui, Marquet est reconnu comme un maître incontesté de la peinture française. Ses œuvres sont exposées dans de nombreux musées et galeries, et son influence continue de résonner dans le monde de l’art. En 2019, le Musée d’Art Moderne André Malraux (MuMa) au Havre a acquis une œuvre majeure de la période fauve de Marquet, intitulée « Le Havre, le bassin ».