Douceur – Françoise Dugourd-Caput

Critique de l’œuvre photographique Douceur de Françoise Dugourd-Caput

Avec Douceur, Françoise Dugourd-Caput livre une photographie d’une extrême finesse, à la croisée de l’émerveillement botanique et de la contemplation poétique. Réalisée en macrophotographie avec un Nikon D750, cette image saisit l’éphémère d’un instant : celui où la rosée s’attarde sur les pétales d’un rosier aux tons nacrés, comme pour suspendre le temps dans une offrande de lumière et de silence.

Une vision intime du végétal :  Ici, tout se joue dans l’échelle : la fleur n’est plus un simple sujet décoratif, mais un paysage microscopique, un monde en soi.  La netteté cristalline des gouttes de rosée, posées avec la précision d’un souffle, révèle une géographie insoupçonnée.  Les courbes du bouton, la transparence des perles d’eau, les arêtes d’un pétale déchiré deviennent autant de lignes sensibles dans une composition d’une justesse troublante.

Une palette douce et enveloppante :  les couleurs, volontairement tendres et poudrées, oscillent entre rose pâle, ivoire, vert amande et mauve discret.  Cette gamme délicate crée une atmosphère visuelle feutrée, presque tactile. La lumière est diffuse, subtilement dirigée, sans contraste prononcé : elle épouse la matière au lieu de la dominer.  Rien n’est spectaculaire ; tout est ressenti.

Un tirage pensé comme un objet d’art : imprimée de manière professionnelle sur support PVC, l’image prend corps dans un format rigide, propre à souligner la pureté du rendu. L’encadrement en bois noir, sobre et contemporain, vient refermer ce tableau photographique comme un écrin, laissant l’œil libre de s’y promener sans distraction. Le choix du support renforce l’intemporalité de l’image, son silence suspendu.