Cities of boredom – Mahmoud Elmardi

Analyse de « Cities of Boredom »

La peinture « Cities of Boredom » de l’artiste et romancier soudanais Mahmoud Elmardi capture un paysage urbain évocateur qui incarne les émotions complexes de la vie urbaine. Elmardi, né à Khartoum dans la ville de Bahri en 1988, apporte un style distinct influencé par la diversité culturelle et sociale du Soudan, en s’inspirant particulièrement de son environnement dans l’ancienne ville de Bahri. Sa formation, une licence en peinture du Collège des beaux-arts et des arts appliqués de l’Université des sciences et technologies du Soudan (2018), a affiné ses talents artistiques et lui a permis d’explorer différents supports et thèmes.

Dans cette œuvre, Elmardi utilise des couleurs vives et des formes abstraites pour donner l’impression d’un étalement urbain écrasant, reflétant peut-être l’ennui émotionnel et existentiel souvent associé à la vie citadine. Le ciel jaune vif, presque surréaliste, juxtaposé aux tons de terre sombres et brouillés des structures urbaines en contrebas, suggère un contraste entre la luminosité extérieure du jour et les sentiments intérieurs d’enfermement ou de monotonie. L’application texturée et empâtée de la peinture ajoute encore à l’impression de chaos et de complexité de l’œuvre, reflétant les expériences stratifiées de l’existence urbaine.

L’expérience de l’artiste en matière de sérigraphie et de conception graphique influence également son approche, comme en témoigne la composition à la fois structurée et chaotique de l’œuvre. L’influence de son expérience dans l’industrie dentaire en tant que technicien dentaire, bien que moins directe, pourrait être liée à l’attention méticuleuse qu’il porte aux détails et à l’intégrité structurelle dans sa pratique artistique.

Dans l’ensemble de son œuvre, y compris ses romans acclamés comme « Secret of the Chaise » et « The Lost in the Mango Orchard », Mahmoud Elmardi explore souvent les thèmes de l’identité, du lieu et de la dichotomie entre les attentes personnelles et celles de la société. Ces thèmes trouvent un écho dans « Cities of Boredom », où les éléments architecturaux peuvent symboliser non seulement des espaces physiques, mais aussi des états psychologiques et émotionnels.
La peinture, qui a été choisie comme couverture du roman « Cities of Boredom » du romancier palestinien Nader Manhal, s’aligne sur l’exploration des aspects banals et étouffants de la vie urbaine. La capacité de l’œuvre d’art à capturer et à transmettre des significations aussi variées témoigne du talent d’Elmardi en tant qu’artiste visuel et littéraire, fusionnant ses capacités de narration à travers les différents supports.

La reconnaissance de M. Elmardi, notamment avec le prix Katara en 2022, souligne sa contribution à la scène artistique contemporaine, en particulier en représentant les perspectives uniques de la culture soudanaise. Son travail, tant en peinture qu’en littérature, sert de pont entre les influences traditionnelles et l’expression moderne et abstraite, ce qui fait de sa voix une voix importante dans l’histoire de l’art mondial.